2 mai 2019
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Chirurgie maculaire : moins invasive qu’une chirurgie de cataracte ?

Auteurs : Vincent Gualino 1, Benjamin Wolff 2

La chirurgie maculaire s’est grandement simplifiée de nos jours grâce aux récentes innovations technologiques. Si les membranes épimaculaires représentent la princi- pale indication (probablement plus de 80%), on peut aussi y ajouter les trous maculaires, les schisis du myope fort ou les hématomes sous-rétiniens.
Devant un geste devenu beaucoup moins traumatisant pour l’œil, au point de ne pas savoir le lendemain de quel côté le patient s’est fait opérer en le regardant, on peut se demander si le geste est devenu moins invasif qu’une cataracte ?

Un peu d’histoire sur la chirurgie vitréo-rétinienne

Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient… La chirurgie vitréo-rétinienne a connu d’incroyables progrès tout au long du 20esiècle. La première indication de cette chirurgie a été le décollement de rétine. Jules Gonin a initialement rapporté en 1918 (mais publié plus de dix ans après, en 1930) la physiopathologie du décol- lement de rétine par traction vitréo-rétinienne, ainsi que les premiers principes de sa chirurgie consistant dans le drainage du liquide sous-rétinien et la cautérisation des déchirures. La difficulté principale était à l’époque la localisation des déchirures qui s’en trouva grandement faci- litée par l’invention en 1947 de l’ophtalmoscopie indirecte par Charles Schepens.
Deux avancées importantes ont facilité la pexie de la rétine sur l’épithélium pigmentaire : la photocoagulation dans les années 1950 proposée par Meyer-Schwickerath et la cryopexie moderne décrite par Harvey Lincoff dans les années 1960.
Trois grands types de chirurgie du décollement de la rétine sont réalisés de nos jours : la cryoindentation, la vitrectomie et la rétinopaxie pneumatique. L’indentation sclérale a été la première étape de la chirurgie moderne dans les années 1950 avec Charles Schepens, Ernst Custodis et Hermengildo Arruga.
La première publication de Robert Machemer en 1971 sur la vitrectomie ouvra les portes d’une nouvelle aire : celle de la chirurgie ab interno. Avec elle, les indica- tions allaient se multiplier avec notamment la chirurgie maculaire dans les années 1980. Trois innovations ont contribué à développer cette technique : l’huile de silicone par Paul Cibis en 1962, l’échange fluide-air par Steven Charles en 1979 et le perflorocarbone par Stanley Chang en 1987.
Moins pratiquée en France que dans les pays anglo- saxons, la rétinopexie pneumatique (cryoapplication avec injection d’une bulle de gaz) a été introduite en 1986 par Hilton et Sanderson Grizzard.
Si les principes de la chirurgie vitréo-rétinienne sont restés les mêmes depuis les années 1970, le début des années 2000 a été marqué par l’arrivée de la vitrectomie transconjonctivale sans suture, avec une diminution de la taille des incisions passant de 19 ou 20G (diamètre de 0,8 mm) à 23 G (0,57 mm) et 25 G (0,45 mm).

 

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1 Clinique Honoré-Cave, Montauban ; CHU Pierre- Paul-Riquet, Toulouse ; Hôpital Lariboisière, Paris.
2 Fondation ophtalmologique A. de Rothschild, Paris ; Centre d’exploration de la rétine Kleber, Lyon ; Cabinet de la Maison rouge, Strasbourg.