30 avril 2019

Tâches blanches inflammatoires du fond d’œil

Apport de l’imagerie en autofluorescence

Auteurs : Benjamin Wolff*, Vivien Vasseur*, Christophe Chiquet**, Rachel Semécas**, Alexandre Matet***, José-Alain Sahel*, Martine Mauget-Faÿsse*

L’appellation “syndromes des taches blanches” (White dot syndromes) désigne diverses entités ayant en commun une inflammation choroïdienne ou rétinienne dont l’origine pourrait être secondaire à une dysrégulation immunitaire (1-2). Le mécanisme physiopathogénique reste mal élucidé, mais ce type d’atteinte survient souvent dans un contexte de syndrome pseudo-grippal.

Les syndromes des taches blanches touchent préfé- rentiellement les femmes jeunes, les sujets myopes, et se pré- sentent sous la forme de lésions rétiniennes blanches ou jaunes, profondes, arrondies. Leur taille et leur nombre sont variables, ainsi que leur caractère uni- ou bilatéral.

Ces particularités sémiologiques permettent d’orienter le diagnos- tic, que l’angiographie à la fluores- céine et au vert d’indocyanine aide à confirmer. Ces examens ren- seignent également sur l’activi- té inflammatoire et la présence de complications.

L’Autofluorescence (AF) est une technique d’imagerie obtenue grâce à l’utilisation d’une lumière d’excitation bleue (482 nm). L’au- tofluorescence provient essentiel- lement de la lipofuchsine (dont le composant A2E représente le fluorophore le plus représenté) contenue dans les cellules de l’épi- thélium pigmentaire (EP). La li- pofuchsine est issue de la dégra- dation incomplète des articles externes des photorécepteurs et peut s’accumuler au sein du com- partiment lysosomal de l’EP dans de nombreuses pathologies réti- niennes. L’autofluorescence du fond d’œil peut ainsi, indirecte- ment, constituer un indicateur du métabolisme de l’EP. Les causes d’altérations de l’AF sont cepen- dant nombreuses et peuvent no- tamment traduire une atteinte de la rétine adjacente par mas- quage (pigment, hémorragie) ou au contraire par perte du filtre re- présentée par la rhodopsine des photorécepteurs (hyperautofluo- rescence). Cet examen est ain- si devenu un outil incontournable dans le suivi des affections tou- chant les photorécepteurs et l’épi- thélium pigmentaire. L’objet de cet article est de faire une mise au point sur l’apport de l’imagerie en autofluorescence pour le diagnos- tic et le suivi des syndromes des taches blanches.

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*Service du Professeur Sahel, Fondation ophtalmologique Adolphe-de-Rothschild, Paris
**Departement d’ophtalmologie, CHU de Grenoble
***Centre hospitalier Jules-Gonin, Lausanne